Du 3 au 8 avril 2018 Sophie Sirot présente ses gravures à la galerie.

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  • Le 30/03/2018

Du 3 au 8 avril 2018

venez découvrir les magnifiques gravures de Sophie SIROT

à la Galerie Atelier Another Way !

 

Affiche sophie sirot

Présentation de l'artiste et de ses oeuvres | Texte de Gérard Robin :

Sophie Sirot a, depuis son enfance, été attirée par le dessin et la peinture. C’est le voyage et le cadre de vie de plusieurs étapes qui firent partie de l’apprentissage. Celui de la couleur, qu’elle trouva lors d’un séjour de près de quatre années en Afrique de l’Ouest. Celui de la lumière, à son retour à Belle-Île-en-Mer, lieu d’enfance où elle s’installe durant trois années. Lorsqu’elle revint ensuite à Paris, son lieu de naissance, elle se mit à coucher sur toile ses visions, revenant bien sûr régulièrement se replonger dans l’ambiance îlienne et alimenter son imaginaire.

Dans ses cheminements, Sophie fit un jour la découverte au musée Daubigny d’Auvers-sur-Oise, au printemps 1999, d’œuvres d’un grand artiste de la gravure, Philippe Mohlitz. Ce fut une révélation, l’envie forte de découvrir l’univers de l’estampe, et sans doute que l’idée se fit déjà en elle d’une transmutation possible de ses peintures en estampes, pour diffuser plus largement ses émotions picturales avec le public. […] À l’automne de cette même année, elle se retrouvait ainsi dans l’atelier de l’Estampe de Chaville, où les professeurs André Bongibault et Christos Santamouris lui firent découvrir l’estampe dans ses techniques diverses. Parmi les "manières" classiques, c’est l’eau-forte et l’aquatinte qui l’interpellèrent, appropriées pour exprimer le trait et les demi-teintes de ses compositions.Une véritable passion naissait et, dix ans après, paraissait son premier recueil de gravures.

Fait paradoxal, pour Sophie qui adore les couleurs, ses épreuves gravées sont monochromes. C’est un choix qui est aussi d’exigence, dont il faut maîtriser les valeurs de teinte, au travers de l’alchimie sur métal de l’"aqua fortis" et de la colophane. Il est vrai que l’encre noire, après le transfert de la planche au papier, a naturellement un attrait expressionniste fort… Monochromes ? Enfin presque, car elle y ajoute localement une touche originale, celle à la main d’un rehaut d’encre rouge. Une couleur qui a intellectuellement ses ambiguïtés, mais qui est plus considérée comme celle de la passion, de la sensualité et de l’amour. Elle fut l’une des premières couleurs que l’homme des premiers temps utilisa dans ses représentations rupestres. Cette communion du rouge et du noir captive le regard et magnifie la perception globale de la gravure. […]

Ses images sont emplies de vie, de gens qui passent, regardent ou se joignent. Le souffle de son inspiration, elle le prend dans la présence d’un vent complice, invisible, qui traverse invariablement ses estampes, animant les divers éléments du paysage, mais aussi suggérée par le mouvement révélateur des vêtements des personnages, très fluides pour les femmes, volontairement de style "rétro" pour mieux l’exprimer, tout en laissant poindre une impression intemporelle. À chacun de pouvoir s’identifier à l’un d’eux, car, lorsqu’ils sont visibles, les visages, à moins d’être dessinés d’une manière simple, sont dissimulés ; quant aux corps, ils ne sont généralement présentés que de dos, avec le regard qui se porte devant. Il y a là une invitation pour le spectateur à entrer à leur suite dans l’image. Une invitation au partage et au voyage, au pays qui ressemble à Sophie Sirot. […]